Au départ, l’agence Humbert DAVID

Dès l’école d’architecture, Humbert David est poussé, par les rencontres et la curiosité, à considérer la ville comme un organisme vivant, animé, vécu. Ce goût de l’aventure urbaine prend corps à la Métropole de Lyon, en participant au défi de la toute nouvelle politique des espaces publics. Au service de la voirie, il s’agissait donc de défricher un territoire vierge – peu de paysagistes étaient installés à Lyon à l’époque : liberté, créativité et sentiment de rendre service, de participer à une politique publique porteuse de sens et d’équité… de quoi se forger une vision urbaine forte, engagée.

Les premiers pas de l’agence sont faits d’intuition, de risques, de hasards, de liberté dans les propositions et d’attention portée aux usages et aux capacités d’évolution des systèmes urbains. Le premier projet en secteur de rénovation urbaine – aux Grolières de Vaulx-en-Velin – en est un terrain d’expérience enrichissant, et perçu comme « juste » par les acteurs locaux.
L’agence se solidifie peu à peu sur des sujets à défricher, des pistes à ouvrir : les études prospectives sur le territoire du Grand Genève comme fer de lance. Le nom de l’agence devient Passagers des Villes en 2005, en clin d’oeil à la Passagère de Saint-Malo, qui accompagne les passagers d’une rive à l’autre. Comme nous accompagnons la transformation des territoires d’un état à l’autre. Un nom qui laisse aussi la place aux salarié.e.s, à leurs idées, à leurs propositions, à leurs enthousiasmes. C’est donc tout naturellement que l’agence passe en SCOP en 2025 et connaît désormais une gouvernance collégiale.

Entreprise à mission pour « faire notre part »

L’écosystème urbain, quel que soit sa taille, est souvent tenu pour responsable de tous les maux: bétonisation qui menace la biodiversité, densité qui engendre un réel mal-être, étalement urbain et croissance exponentielle des mobilités individuelles carbonées, technocratie qui paralyse toute tentative d’évolution, surfinanciarisation du logement qui déconnecte le bâti de la vie… Dans le même temps, nous passons de plus en plus de temps dans un chez soi de plus en plus petit, standardisé, encombré. L’extérieur et l’autre deviennent sources d’angoisse.

Pour autant, cet écosystème urbain est riche : cultures, loisirs, rencontres, diversités, proximités, sources de biodiversité aussi … C’est la combinaison de ces richesses qu’il nous faut faire vivre, en trouvant de nouveaux équilibres inclusifs et durables.

De nouvelles aspirations sont déjà à l’oeuvre et nous inspirent : initiatives citoyennes, expérimentations, urbanisme tactique, occupations temporaires, prise en compte des enjeux environnementaux, tentatives de maîtrises des coûts du logement, envies d’emprunter des chemins de traverse. Conscients de notre responsabilité collective dans la nécessaire adaptation des territoires au dérèglement climatique et souhaitant nous engager dans l’urgence de transformer nos modes de faire et de vivre pour un monde qui demeure soutenable,  les Passagers sont désormais « entreprise à mission ».

Passagers des Villes s’est donc fixé un cap :

Ouvrir les passages vers une ville réjouissante, vivante, apaisante, accueillante. Le plus rapidement possible.

Concrètement, nous nous engageons à travailler des lieux qui génèrent des interactions et favorisent la diversité du vivant. Nous misons sur une vision prospective pour réfléchir à des espaces plus équitables et plus désirables dès aujourd’hui. Nous oeuvrons pour rendre possible la fluidité des parcours ( géographiques, sociaux, mentaux ) et penser une proximité enthousiasmante.
Dans chaque projet, dans chaque mission, avec chaque partenaire et auprès de chaque usager et citoyen rencontré, nous porterons ce propos et trouverons le moyen de le faire atterrir le plus justement possible au regard du contexte particulier. L’agence porte ainsi un triple objectif d’anticipation, d’adaptation et de régénération des territoires sur lesquels elle intervient.