Marseille
4 îlots démonstrateurs du renouveau du centre-ville
- // Maîtrise d’ouvrage \ SPLA-IN Aix Marseille Provence
- // Maîtrise d’ouvrage \ Passagers des Villes - mandataire / Topo*grafik / NSL / L’Adeus / Indiggo / Egis Conseil / Egis Ville et Transport
- // Mission \ Conseil opérationnel et MOE d’espaces publics de proximité
- // Equipe projet \ Aurélie JOHANN / Eva MORAND / Anne-Gaëlle ALBE / Sylvain JACQUEMET / Rémi BIDET
- // Surface \ 14,05 ha
- // Calendrier \ 2023 - en cours
Intervenir post-crise : le défi de la confiance et la nécessaire délicatesse d’intervention. A Marseille, le drame des effondrements de la rue d’Aubagne donne lieu à une mobilisation forte des acteurs du territoire et de l’Etat. Un PPA est signé, concernant près de 200 000 habitants dans le centre-ville de Marseille et la SPLA-IN est créée pour accélérer la lutte contre la dégradation de l’habitat privé dans le centre-ville de Marseille. C’est dans ce cadre complexe que l’agence et ses partenaires travaillent sur 4 îlots fers de lance de la transformation, qui permettent aussi de tester des pratiques et des modes de faire. Dans les secteurs Hoche-Versailles, Belle de Mai et Noailles, nous engageons une mise en oeuvre démonstratrice : sur le bâti autant que sur l’espace public, par des interventions ponctuelles, modestes ou plus ambitieuses, de l’ordre de l’acupuncture urbaine.



Un processus ancré, autant qu’un projet
Le territoire de l’étude est composé d’un engrenage de lieux très spécifiques, de ressources, d’énergies, d’acteurs et d’associations locales à mettre en synergie. C’est tout l’objet des temps de travail collaboratifs réguliers qui structurent notre méthode de travail : il s’agit bien d’énergiser une dynamique de projet pour produire, in fine, un plan guide évolutif, résolument souple, capable d’absorber les aléas.
Au coeur de ce projet partenarial, les habitants. Le projet est ainsi un support pour générer un climat de confiance et de ré-assurance auprès d’une population trop longtemps mise à part, en intégrant au coeur du processus un Collège des Maitrises d’Usages. Consulté et concerté tout au long de la démarche et à chaque temps de projet, il est une véritable partie prenante et un outil innovant dans la démarche de co-construction pour requalifier les quartiers « par et pour » leurs habitants.
Révéler les permanences historiques pour s’inscrire dans un processus de régénération cohérent
Notre démarche se caractéristique par un travail d’investigation patrimoniale, qui révèle les permanences historiques comme catalyseurs du projet urbain. Cette « rétro-prospective » permet de définir la manière dont la ville et les usages peuvent évoluer, pour créer des espaces urbains cohérents capables de tendre vers une mixité d’usages, de complémentarités, de richesses humaines qui font sens pour l’urbanité de Marseille.
Révéler les tracés historiques encore prégnants (comme la rue d’Aubagne, à Noailles) ou amoindris (comme les rues Hoche et Clovis-Hugues), révéler les matérialités et les aménités historiques disparues, recouvrer les traces de l’eau dans la ville, sont autant d’effets leviers pour régénérer une ville cohérente et fidèle à son âme.



Adopter une approche bioclimatique au service de l’habitabilité et de la résilience des sites
Depuis le siècle dernier, Marseille a ainsi perdu près de la moitié de son patrimoine végétal.
Le projet propose de considérer pleinement le vivant, retrouver des sols fertiles, donner les conditions à la nature pour jouer un rôle régulateur par un maillage d’espaces et de coordinations des trames brunes et noire, des trames du végétal et de l’eau, des trames patrimoniales et d’intensité d’usages…
Cette approche nous pousse à intégrer fortement les conditions et leviers d’habitabilité et de résilience, de confort et de santé publique pour répondre aux hausses de températures estivales, au vent froid et hivernal du Mistral, aux enjeux de précarités énergétiques et de sobriété de populations particulièrement exposées aux aléas climatiques
Le « plus technique »
Le temps comme matière à projet
Dans un contexte post-crise, où la défiance est forte envers la puissance publique comme envers les acteurs privés (propriétaires bailleurs ou promoteurs), l’enjeu de la temporalité nous apparaît essentiel. Il s’agit pour nous, de donner des preuves, de montrer des changements rapides, de s’autoriser à défaire ce qui ne fonctionne pas, en sommes d’enclencher une boucle vertueuse avec celles et ceux qui vivront les interventions. Dans ce cadre, un plan d’actions à différentes temporalités a été adoptée par le groupement en cours de la mission, permettant d’expérimenter et de donner à voir le renouvellement de chaque îlot bien avant la livraison des aménagements définitifs. Ce plan d’action se découpe en plusieurs temporalités, allant d’actions urgentes d’entretien à la mise en oeuvre de projets réversibles. C’est le cas notamment pour les espaces publics du quartier de Belle-de-Mai : nous composons une trame verte et brune continue, support de stationnement et d’infiltration aujourd’hui, potentielle support de biodiversité demain.

